Lorsqu’en 2011, il décide de franchir le pas vers la course, il doit affronter les premiers obstacles. Il a alors 17 ans. Tout d’abord, le fait de concilier formation, vie privée dans son propre appartement ainsi que la course s’est avéré un énorme défi. Surtout à ses débuts, il a rencontré de grandes difficultés à trouver des sponsors, car débuter dans une classe inférieure n’intéresse pas assez les médias. Qu’à cela ne tienne, son hobby engloutit de plus en plus d’argent.
Un hobby qui devient peu à peu une activité à plein temps, autour de laquelle gravite la vie de tous les jours. De plus en plus, son quotidien est consacré au travail – bricolages sur la moto, préparation des courses et organisation en général.
« J’ai toujours su ce que je voulais, voilà pourquoi j’ai continué malgré le stress et le peu de temps libre».
Il dispute sa première course à 17 ans sur son circuit fétiche de l’épreuve Fischereihafen-Rennen. À l’époque, sur une Aprilia RS125. Début 2013, il s’achète une Aprilia RS250 et la transforme complètement pour la course. Avec désormais 67 ch sur la roue arrière et une vitesse de pointe de 210 km/h, il dispute, entre autres, des courses de la série Classic Motorsport et dans la classe IG Königsklasse, prend le départ de certaines épreuves de la série CZ Road Racing et participe à la Fischerreihafen-Rennen de Bremerhafen. Dans les classements, le nom Schmiddel figure régulièrement dans le top 5.
En 2014, il réalise un rêve en faisant l’acquisition d’une Yamaha R6, qu’il transforme également pour la course. Avec 120 ch sur la roue arrière et une vitesse maximale de 270 km/h, il démarre la saison IRRC – Newcomer 2015.
« Je m’y suis immédiatement senti à l’aise. L’ambiance, les gens, les circuits, tout est différent et plus grand».
Plus la classe est élevée, plus les épreuves sont complexes et plus il faut aller loin pour les disputer. Ainsi, pour Schmiddel, un week-end de course commence le plus souvent le jeudi matin à 04h00. Départ pour le circuit. Agenda du vendredi au dimanche : sessions d’entraînement, qualifications et, enfin, course. Puis retour à la maison le dimanche soir.
« Les épreuves se disputant généralement à plusieurs centaines de kilomètres, ce n’est pas toujours facile de reprendre le travail le lundi matin à 06h00 après quelques heures de sommeil », raconte le mécanicien outilleur de formation, « d’autant que mon travail et les courses sont très exigeants sur le plan physique».
Les week-ends de course ne sont pas non plus de tout repos.
« Quand les autres écuries essaient de garer leur 40 tonnes plein de matériel et entièrement aménagé pour le séjour et la nuit, j’arrive avec mon vieux Sprinter bringuebalant dans lequel je dors sur un matelas à côté de ma moto », poursuit-il en riant.
Malgré tout, les pilotes forment une petite famille et tout le monde est très solidaire, pilotes de grandes écuries, mécaniciens ou photographes. Tous sont dans le même bateau, tous poursuivent le même objectif. Schmiddel raconte qu’on l’a respecté dès sa première participation en course, et cela malgré la grande différence d’âge et de moyens financiers.
« Certains me demandaient si je n’ai pas un grain ».
La compétition a aussi ses côtés sombres. Les vitesses élevées, les chaussées étroites et l’absence de zones déformables font du Road Racing une discipline plutôt dangereuse dans laquelle les accidents graves et la disparition d’amis et de collègues sont monnaie courante. Schmiddel a aussi eu son lot d’accidents mineurs dans sa carrière et même un accident grave l’année dernière.
Lors de la 9e épreuve de la saison disputée à Horice en Tchéquie, il a été mêlé à un grave accident lors des qualifications.
Conséquences de cet accident : fractures des péroné, tibia et cheville ainsi que de 4 vertèbres cervicales et 5 vertèbres dorsales. Un accident qui a été ressenti comme un choc non seulement par l’intéressé, mais aussi par toutes les parties prenantes, les amis et la famille. La vidéo de l’accident est devenue virale dans tout le milieu du Road Racing.
« À cette occasion, je tiens d’ailleurs à souligner combien notre communauté est solidaire dans ces courses. Je m’étais rendu en Tchéquie seul. Après l’accident, d’autres pilotes ont tout organisé pour moi, ont transporté mes affaires en Allemagne et m’ont accompagné à tout moment. Je ne pourrai jamais assez les remercier».
Après une longue convalescence, il est à nouveau en forme et ne veut pas entendre parler d’abandon. Pour Schmiddel, la formule IRRC continue depuis le 01.05.2016, avec une nouvelle moto et de nouveaux sponsors.
Nous lui adressons nos meilleurs vœux de succès pour sa phase de préparation actuelle et continuerons à accompagner notre Tool Rebel dans le futur.
Certaines fonctions de ce site Internet nécessitent votre autorisation.